Le vénérable Gabriel Allegra en faveur de Maria Valtorta

Gabriele Allegra, O.F.M. (1907 - 1976)

Une personne décédée, en ayant une réputation de sainteté, sera dite vénérable lorsque « l'héroïcité des vertus » de la personne a été reconnue par l'Église catholique.

Voici le point de vue du vénérable Gabriel Allegra sur l’œuvre de Maria Valtorta : cet avis a une grande autorité !

Gabriel Allegra, O.F.M. (Ordre Franciscain Mineurs). Fondateur d'un Institut biblique, il effectua la première traduction totale de la Bible en chinois. Son travail fut soutenu et approuvé à la fois par Pie XI et par Paul VI. Profond connaisseur des écrits de Maria Valtorta, il en devint un lecteur passionné dès 1965, lorsqu'il reçut du père Fortunato Margiotti les 4 tomes de la première édition intitulée Il Poema dell'Uomo-Dio. Pour présenter cette oeuvre à d'éventuels traducteurs, ce réputé bibliste en fit à Macao, en 1970, une présentation de 11 pleines pages dactylographiées, concernant tout à la fois l'auteur, Maria Valtorta, et son ouvrage. Son procès de canonisation a été ouvert en 1984 à Hong Kong, et le 23 avril 2002, fut promulgué le décret qui conclut la cause de Béatification de Gabriel Allegra O.F.M. Il a été déclaré Vénérable par Jean-Paul II le 15-12-1994, et le 23 avril 2002 fut promulgué le décret d’approbation d’un miracle attribué à son intercession. Voici des extraits de ce message de 11 pleines pages dactylograpiées, donné à Macao en 1970  : L’évangile tel qu’il m’a été révélé contient, ou plus exactement, est une série de visions dont fut témoin l'Auteur (Valtorta), comme si elle en avait été contemporaine. Elle voit et entend donc ce qui concerne la vie de Jésus à partir de la naissance de la Très Sainte Marie, ce qui eut lieu par une grâce divine dans un âge avancé d’Anne et Joachim, jusqu'à la Résurrection et l'Ascension du Seigneur, ou mieux, jusqu'à l'Assomption au Ciel de la Vierge Bénie. En témoin auditif, elle commence par la description de la localisation de la scène qu'elle contemple, elle rapporte les conversations des foules et des disciples puis, en fonction de ce qu'elle voit ou entend, elle décrit les miracles, relate les discours du Seigneur, ou les dialogues de ceux qui sont présents avec Lui ou avec les disciples, ou les dialogues entre eux. Cette ré-évocation de la vie de Jésus, de son temps et de son entourage, dans ses divers aspects physiques, politiques, sociaux, familiaux, est effectuée sans effort. L'Auteur rapporte ce qu'elle a vu ou entendu. Son style n’est pas de la grande érudition qu'on remarque dans les plus célèbres vies de Jésus. C'est plutôt le rapport d'un témoin oculaire et auditif. 
Si Marie-Madeleine ou Jeanne de Chousa avaient pu, durant leur vie, voir ce que Maria Valtorta voit, et si elles l'avaient écrit, je pense que leur témoignage ne serait guère différent de celui de L’évangile tel qu’il m’a été révélé. Maria Valtorta observait avec une telle précision les lieux et les personnages de ses visions que quiconque s'est déplacé en Terre Sainte pour des études et s'est imprégné continuellement des Évangiles n'a besoin d'aucun effort excessif pour reconstruire la scène. Qu'un romancier ou un auteur de génie puisse créer des personnages inoubliables est un fait connu, mais, des nombreux romanciers ou auteurs qui ont approché l’Évangile pour l'utiliser dans leur création, je n'en connais aucun qui en ait tiré une telle richesse et en ait tracé avec une telle force et de façon si plaisante les figures de Pierre, de Jean, de Marie-Madeleine, de Lazare, de Judas - spécialement de Judas et de sa tragique et pitoyable mère, Marie de Simon - et de tant et tant d'autres (et je ne parle pas maintenant de Jésus et de Marie), comme le fait Maria Valtorta le plus naturellement et sans le moindre effort.

Les discours
Ce qui est le plus impressionnant, du moins pour moi, ce sont les discours du Seigneur. Bien évidemment ce sont tous ceux qui sont dans les saints Évangiles, mais développés, de même que sont développés bon nombre de thèmes qui dans les Évangiles sont à peine esquissés ou évoqués. Il y a en outre, beaucoup d'autres discours relatés, qui ne sont pas dans les Évangiles mais que les circonstances conduisent Jésus à prononcer. Ceux-là aussi sont bâtis comme les précédents (ceux trouvés dans les Évangiles). C'est le même Seigneur qui parle, soit qu'Il adopte le style de la parabole - L’évangile tel qu’il m’a été révélé comporte quelques 40 paraboles, - soit le style d'exhortation, ou le style prophétique, ou finalement lorsqu'Il utilise le style sapientiel en usage parmi les rabbins à son époque du Nouveau Testament. Donc, à côté des grands discours des Évangiles (comme celui sur la Montagne, celui de l'envoi en Mission, le discours schatologique, ceux de la dernière Semaine et de la dernière Cène), il y en a d’autre dans L’évangile tel qu’il m’a été révélé qui expliquent le Décalogue, les œuvres corporelles et spirituelles de pitié, ou ceux qui constituent des instructions spécifiques pour les hommes et les femmes disciples, aux personnes en particulier, et aux auditeurs juifs ou gentils… Finalement, il y a les discours sur le Royaume de Dieu ou plus clairement sur l’Église, prononcés avant la Passion (comme le colloque entre le Seigneur et son frère/cousin Jacques, sur le Carmel), et ceux qui sont ensuite développés après la Résurrection, alors que le Seigneur parle aux Apôtres et aux disciples sur le Tabor, et sur un autre mont de Galilée, dont le thème est indiqué dans St Luc par la simple phrase « parlant du Royaume de Dieu ».
Considérant le contenu traité dans ces discours, on y trouve tout le contenu de la Foi, la Vie, et l'Espérance chrétiennes. Le ton et le style ne se démentent jamais, et restent toujours le même, clair, fort, prophétique, parfois plein de majesté, parfois débordant de tendresse. J'en fournirai quelques exemples. Nous connaissons l'effort des plus grands exégètes pour situer et expliquer dans leur contexte par exemple le colloque avec Nicodème, le discours sur le Pain de Vie, ou les discours de polémique théologique prononcés à Jérusalem : combien d'efforts réalisés, et combien variés ! Dans L’évangile tel qu’il m’a été révélé leur connexion est spontanée, naturelle, comme découlant logiquement des circonstances.

Les faits
Ce qui est dit des discours est valide pour les miracles. Dans L’évangile tel qu’il m’a été révélé il y en a tant, que l’Évangile les regroupe en une phrase : et Il les soignait et les guérissait tous. Il y a aussi quelques faits auxquels ni les exégètes, ni les romanciers, ni les apocryphes n'avaient songé. Par exemple, l'évangélisation de la Judée dont il est fait allusion en St Jean (Jn 3, 22) au début du ministère de Jésus ; l'apostolat miséricordieux du Seigneur en faveur des Samaritains, des pauvres, des paysans de Doras ou de Giocana, des habitants du pauvre quartier d'Ophel, des voyages continuels du Maître à travers tout le territoire des douze anciennes tribus, et le complot ourdi par quelques uns de bonne foi et beaucoup de mauvaise foi pour Le proclamer Roi, et ainsi Le détruire plus facilement par les mains romaines - un plan auquel Jean (6,14-15) fait très sobrement allusion.Et comment oublier l'héroïque fidélité des douze bergers de Bethléem et le double emprisonnement du Baptiste ? Et ceux convertis par le converti Zachée, et ceux que Jésus sauva matériellement, comme Syntica, Aurea Galla, Benjamin de Aenon ? Ou encore les dernières voix prophétiques du peuple élu : Sabea de Betlechi, le lépreux samaritain guéri, Saul de Kerioth ? Ou comment oublier les relations de Jésus avec Gamaliel, avec quelques membres du Sanhédrin, avec un groupe de femmes païennes gravitant autour de Claudia Procula, la femme de Ponce Pilate ? Ou l'histoire et la figure de Marie-Madeleine, ou du jeune Marziam ? ou celle de chaque Apôtre, dont le caractère personnel s'imprime de façon indélébile dans le cœur du lecteur attentif : tout spécialement ceux de Jean, Pierre et Judas et de sa pieuse et malheureuse mère ?

Le monde palestinien
Et combien en avons-nous appris de la politique, la religion, l'économie, la vie sociale et familiale de la palestine au Ier siècle de notre ère, même à partir des discours des plus humbles - et surtout d'eux, - que rapporte Maria Valtorta, témoin oculaire et auditif ! On peut dire que dans cette œuvre le monde palestinien du temps de Jésus revient vivre devant nos yeux, tandis que le meilleur et le pire du caractère du peuple élu - le peuple des excès et méprisant toute médiocrité - jaillit vivant devant nous.


La révélation privée
L’évangile tel qu’il m’a été révélé nous est présenté comme complètant les quatre Évangiles et une longue explication d'eux ; Maria Valtorta est l'illustrateur des scènes de l’Évangile : explication et compléments, justifiés en partie par les mots de St Jean : « Il y a beaucoup d'autres prodiges que Jésus fit devant ses disciples, qui ne figurent pas dans ce livre… » (Jn 20,30) et « Jésus fit beaucoup d'autres choses qui, si elles devaient être écrites une à une, je pense que le monde entier ne pourrait contenir les livres à écrire » (Jn 21,25). Explication et complètement, justifiés, je le répète, seulement en partie ou en principe, étant donné que, du point de vue historico-théologique, la Révélation a été close avec les Apôtres, et tout ce qui est ajouté au dépôt révélé, même s'il ne le contredit pas mais le complète heureusement, pourra au mieux être le fruit d'un charisme individuel qui impose de faire confiance en celui qui le reçoit, comme aussi à ceux qui croient que c'est une question de vrai charisme ou charismes - qui dans notre cas devrait être un charisme de révélation, de vision, et de discours de sagesse et de discours de savoir (I Cor 12,8 ; 2 Cor 12,1…) En bref, l’Église n'a pas besoin de cette œuvre pour dérouler sa mission salvifique jusqu'à la seconde venue du Seigneur, de même qu'Elle n'avait pas besoin des apparitions de la Madone à la Salette, à Lourdes, à Fatima… Mais l’Église peut tacitement ou publiquement reconnaître que certaines révélations privées peuvent être utiles pour la connaissance et la pratique de l’Évangile et la compréhension de ses mystères, et aussi, Elle peut les approuver dans une forme négative, c'est-à-dire en déclarant que les révélations ne sont pas contraires dans leur libellé à la Foi. Ou Elle peut les ignorer officiellement, laissant à ses fils pleine liberté de jugement. C'est dans la forme négative que les révélations de Ste Brigitte, Ste Mathilde, Ste Gertrude, de la vénérable Marie d'Agreda, de St Jean Bosco et de tant d'autres saints ont été approuvées.

Comparaison avec d'autres œuvres 
Quiconque commence à lire L’évangile tel qu’il m’a été révélé avec un esprit honnête et avec application peut voir par lui-même l'immense distance qui existe entre l'ouvrage de Maria Valtorta et les Évangiles Apocryphes ; spécialement l'Enfance apocryphe et l'Assomption apocryphe. Et il peut aussi noter quelle distance il y a entre cet ouvrage et ceux des vénérables Catherine Emmerich, Marie d'Agréda, etc. Dans les écrits de ces deux dernières voyantes, il est impossible de ne pas ressentir de tierces personnes, influence qui me semble tout au contraire absolument exclue de L’évangile tel qu’il m’a été révélé. Pour s'en convaincre, il suffit de faire une comparaison entre la vaste et sûre doctrine - théologique, biblique, géographique, historique, topographique - qui remplit chaque page L’évangile tel qu’il m’a été révélé, et les mêmes matériaux des ouvrages visionnaires mentionnés ci-dessus. Je ne parle pas des ouvrages littéraires, car il n'y en a pas qui couvrent la vie de Jésus de la Naissance jusqu'à l'Assomption de la Madone, ou du moins je n'en connais aucun. Mais même si nous nous en tenons à la trame des plus célèbres tels : Ben Hur, The Robe (la Tunique), The Great Fisherman, The Silver Chalice, The Spear…, ceux-là ne pourraient supporter la comparaison avec le plan de montage naturel et spontané vis à vis du contexte, des événements et des caractères de tant de personnages - une véritable foule ! - qui forme la structure puissante de L’évangile tel qu’il m’a été révélé.
Je le répète, c'est un monde extrait de la vie, et Maria Valtorta le maîtrise comme si elle possédait le génie d'un Shakespeare ou d'un Manzoni. Mais pour les œuvres de ces deux grands hommes, combien d'études, combien de veilles, combien de réflexions furent nécessaires ! Au contraire, Maria Valtorta, même si elle possédait une intelligence brillante, une mémoire prompte et solide, n'avait même pas terminé ses études secondaires ; elle fut pendant des années et des années affligée de diverses maladies et, clouée au lit, elle avait peu de livres - la totalité tenant sur deux étagères de son armoire - n'avait lu aucun des grands commentaires de la Bible - ce qui aurait justifié ou expliqué son étonnante culture scripturaire ; elle utilisait une simple version populaire de la Bible. Et malgré tout elle écrivit les 10 volumes de L’évangile tel qu’il m’a été révélé de 1943 à 1947, en 4 ans !

Détails saisissants
Nous savons combien la masse de recherches que les érudits ont effectuées, spécialement les chercheurs juifs pour établir diverses cartes de géographie politique de la Palestine, depuis le temps des Maccabées jusqu'à l'insurrection de Bar Kokba. Pendant plus de 20 années ils ont dû consulter un monceau de documents ; Le Talmud, Flavius Josephe, les inscriptions,les traditions, les anciennes voies… Et encore l'identification de bon nombre de localités demeure incertaine.
Dans L’évangile tel qu’il m’a été révélé, quel que puisse être le jugement porté sur son origine, il n'y a pas d'incertitude. Au moins 4 fois sur 5, des études récentes confirment les identifications supposées dans l'ouvrage de Maria Valtorta, et ce nombre grandirait, je le pense, si quelque spécialiste acceptait d'étudier cette question à fond. Par exemple, Valtorta voit les embranchements de routes, les pierres milliaires, la variété des cultures, en correspondance avec la nature du terrain, tant de ponts Romains traversant les rivières ou les cours d'eau, les sources alimentées en certaines saisons, et asséchées en d'autres. Elle note les différences de prononciation entre divers habitants de différentes régions de Palestine, et une masse d'autres choses qui rendent perplexe le lecteur, ou au moins lui donne à réfléchir.
Il y a une série de visions dans lesquelles le mystère de la naissance de Jésus, de son agonie, de sa passion et de sa résurrection sont décrites avec des mots et des images célestes, avec une éloquence angélique, tandis que d'autre part, une si grande lumière est projetée sur le mystère de Judas, sur la tentative de proclamer Jésus roi, sur ses deux frères/cousins qui ne croient pas en Lui, sur l'impression éveillée des gentils à son égard, sur son amour pour les lépreux, les pauvres, les personnes âgées, les enfants, les Samaritains, et tout spécialement sur son Amour, si ardent et délicat, pour sa Mère Immaculée.
Et non seulement du point de vue humain, mais spécialement de celui théologique. Qui peut rester indifférent en lisant les deux chapitres de la désolation de sa très sainte Mère après la tragédie du Calvaire, qui nous révèle combien la Co-Rédemptrice a été tentée par Satan, et combien son Fils Rédempteur a été tenté ? La théologie sublime de ces deux chapitres peut être comparée à celle de tant de lamentations de la Mère des Douleurs.

Harmonie historique et doctrinale
De nos jours des exégètes, même catholiques, prennent les plus étranges et audacieuses libertés en ce qui concerne l'historicité de l’Évangile de l'Enfance et des narrations de la Résurrection, comme si avec la «Forme Critique» [«Formgeschichte »] et la Méthode de Rédaction Critique [Redaktions geschichte Methode »], on trouve la panacée à toutes difficultés, difficultés qui ne furent pas ignorées des Pères de l’Église. En vérité, pour ne parler que de quelques uns des plus récents exégètes tels Fouard, Sepp, Fillion, Lagrange, Ricciotti… sur ces points difficiles, ils ont dit leurs paroles lumineuses et équilibrées. Mais aujourd'hui, autres sont les maîtres que même les nôtres suivent avec confiance… Bien, pour en revenir à nous, j'invite les lecteurs de L’évangile tel qu’il m’a été révélé à lire la page consacrée à la Résurrection, à la reconstruction des événements du jour de Pâque, et ils constateront comme tout y est harmonieusement relié, - ce que justement tant d'exégètes qui suivent la méthode critique historico- théologique ont tenté de faire, mais sans y parvenir complètement. De telles pages ne dérangent pas, mais réjouissent le cœur du fidèle et renforcent sa foi !

Langage
Mais il y a une autre surprise : cette femme du XXe siècle qui, bien que confinée sur son lit de peine, devint l'heureuse contemporaine et disciple du Christ, entendit les Apôtres et Jésus parler en italien, mais dans un italien « araméisant » - sauf à certains moments qu'elle note soigneusement, c'est-à-dire quand Jésus ou les Apôtres prient en hébreux ou en araméen. De plus, le Seigneur, la Madone, les Apôtres, même quand ils traitent de questions relatives au Nouveau Testament, adoptent le langage théologique d'aujourd'hui, qui est le langage initié par le premier grand théologien, St Paul, et enrichi tout au long de tant de siècles de réflexions et de méditations, et qui est alors devenu précis, clair et irremplaçable.
Il y a donc dans l'ouvrage de Maria Valtorta une transposition, une traduction de la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus dans le langage de l’Église d'aujourd'hui, une transposition voulue par Lui, étant donné que la voyante était privée de toute formation technique théologique. Et cela a pour but, je pense, de nous faire comprendre que le message de l’Évangile annoncé aujourd'hui par Son Eglise d'aujourd'hui, avec le langage d'aujourd'hui, est substantiellement identique à celui de Son propre Enseignement d'il y a vingt siècles.

Le phénomène Valtorta
Un ouvrage imposant, composé dans des circonstances exceptionnelles, et dans un temps relativement très bref ; voici un aspect du phénomène. L'Auteur confesse sans cesse qu'elle est simplement un « porte-voix », un « phonographe », qui écrit ce qu'elle voit et entend, tandis qu'elle est « clouée au lit ». D'où, selon elle, L’évangile tel qu’il m’a été révélé n'est pas d'elle, ne lui appartient pas, il lui est dévoilé, montré. Elle ne fait rien d'autre que de décrire ce qu'elle a vu, de rapporter ce qu'elle a entendu, tout en participant aux visions avec tout son cœur de femme et de chrétienne fidèle. De sa participation intime est née l'aversion qu'elle ressent envers Judas, et, à l'opposé, l'intense affection qu'elle éprouve pour Jean, pour la Madeleine, pour Syntica…, et je ne parle même pas du Seigneur Jésus ou de la très sainte Madone envers lesquels, par moments, elle déverse son cœur et son amour en des termes de lyrisme passionné digne des plus grands mystiques de l’Église. Dans les dialogues et les discours qui forment l'ossature de l'œuvre, il y a, en plus de l'inimitable spontanéité (les dialogues) quelque chose d'antique et parfois hiératique (les discours). En résumé, on y entend une excellente traduction de la façon de parler hébraïque ou araméenne, dans un italien vigoureux, multiforme et robuste. Il faut à nouveau remarquer que dans la structure de ces discours, Jésus se meut dans le sillage des grands Prophètes, ou s'adapte à la méthode des grands rabbis qui expliquaient l'Ancien Testament en l'appliquant aux circonstances contemporaines. Permettez-nous de rappeler le Pesher (l'interprétation) d'Habakkuk découverte à Qumran et de la comparer, au-delà des mots, à celle que Jésus nous donne. Nous pouvons également comparer d'autres explications que le Seigneur nous donne d'autres passages de l'Ancien Testament, et pour lesquels nous possédons, en tout ou en partie, les commentaires des rabbis des IIIème ou IVème siècle, mais qui évidemment suivent un style de composition beaucoup plus ancien, et probablement contemporain de Jésus. À côté d'une similitude de forme externe, nous percevrons une telle supériorité de profondeur, de substance, que nous comprendrons finalement pleinement pourquoi les foules disaient : «Personne n'a parlé comme cet Homme».

Le cadeau du Seigneur 
Je retiens que l'œuvre (de Maria Valtorta) requiert une origine supra-naturelle. Je pense que c'est le produit d'un ou plusieurs charismes et qu'il devrait être étudié à la lumière de la doctrine des charismes, tout en faisant usage aussi des contributions des récentes études de psychologie et des sciences affines, qui certainement n'ont pas pu être connues par des théologiens anciens tels Torquemada, Lanspergius, caramelli, etc. C'est la caractéristique des charismes que d'être prodigués par l'Esprit de Jésus pour le bien de l’Église, pour l'édification du Corps du Christ, et je ne vois pas comment il peut être raisonnablement nié que L’évangile tel qu’il m’a été révélé édifie et enchante les fils de l’Église. Sans aucun doute la Charité est la voie par excellence (1 Cor 13,1) ; il est aussi bien connu que certains des charismes qui abondaient dans l’Église primitive sont devenus plus rares ensuite. Mais il est tout aussi certain qu'ils ne se sont jamais totalement éteints. L’Église, au long des siècles, doit vérifier s'ils viennent de l'Esprit de Jésus, ou s'ils sont une dissimulation de l'esprit des ténèbres prenant l'allure d'un ange de lumière : « Eprouvez les esprits pour voir s'ils sont de Dieu » (1 Jn 4,1). Maintenant, sans anticiper le jugement de l’Église, que dès à présent j'accepte avec une absolue soumission, je me permets d'affirmer qu'étant donné que le principal critère de discernement des esprits est le mot du Seigneur : « A leurs fruits vous les reconnaîtrez… » (Math 3,20), et L’évangile tel qu’il m’a été révélé produisant de bons fruits dans un nombre toujours croissant de lecteurs, je pense que cela vient de l'Esprit de Jésus.
Par le Vénérable Serviteur de Dieu Gabriel Allegra, 
Ordre Franciscain Mineurs. 

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