Le miracle « Maria Valtorta »



Texte de la conférence donnée à Paris, le 19 mai 2018, lors de la journée nationale des amis de Maria Valtorta, par don Ernesto Zucchini, président de la Fondazione Maria Valtorta de Viareggio (Italie) :


Mes chers amis Valtortiens de la belle France;

Laudetur Jesus Christus !

La Fondation Maria Valtorta a organisé, il y a deux ans, le premier Colloque International Valtortien, qui a eu lieu aux limites de la ville de Viareggio, en Italie. Je reprends ici un concept qui impressionna Mr Bruno Perrinet à l’époque et que, entre-temps, j’ai beaucoup approfondi.

Il y a deux ans j’avais affirmé que l’Oeuvre de Maria Valtorta est un
« miracle historique ». Je considère maintenant qu’il s’agit d’une affirmation encore trop faible. J’ose donc témoigner, en prenant en compte les résultats scientifiques actuels, que l’Oeuvre de Maria Valtorta est constitué d'une pluralité de miracles, qui forment un miracle unique. Oui, c’est que j’affirme, sic et simpliciter. Je vais toute de suite l’argumenter.

Une définition de miracle, selon le Père René Latourelle S.J.

Je cite une définition du Père Jésuite René Latourelle, dans son livre Miracle de Jésus et théologie du miracle (Bellarmin et Le Cerf, 1986) :
« Le miracle est un prodige religieux, exprimant dans l’ordre cosmique (l’homme et l’univers) une intervention spéciale et gratuite du Dieu de puissance et d’amour, qui adresse aux hommes un signe de la présence ininterrompue dans le monde de sa Parole de salut »
J’y isole alors quatre éléments :
  1. Le miracle est un prodige d’ordre physique et tangible, reconnaissable par chacun. (On exclue l’Eucharistie du coup)
  2. Il dépasse toute loi spatio-temporelle
  3. Le contexte est religieux: le miracle doit se montrer en tant que signe du divin. (Donc on exclue le profane)
  4. Il indique l’action salvatrice de Dieu : le miracle est au service de l’oeuvre de Dieu, orientée au Salut Tous ces quatre éléments sont présents dans l'oeuvre et dans la vie de Maria Valtorta.
5. Il ne s’agit pas d’un roman historique;
L’Oeuvre de Maria Valtorta n’est pas un roman historique puisque son contenu ne relève pas de la fiction ou de l’invention poétique, mais au contraire il adhère parfaitement à la réalité des événements d’il y a 2000 ans.

6. Il ne s’agit pas d’une chronique d’historiographe;
Ce travail ne se réduit pas non plus à un simple récit d’historiographe, fragmenté en mille épisodes insignifiants. En effet, on y retrouve des milliers de détails. Mais cette catégorie reste insuffisante pour définir ce qui est l’Oeuvre Valtortienne. L’incroyable réalisme historique des ces récits transcende la simple chronique d’histoire ou la somme des détails énumérés.

7. Il ne s’agit pas, moins que jamais, d’un cinquième Évangile;
L’Oeuvre n’est pas non plus le cinquième Évangile, ainsi le Magistère de l’Eglise Catholique nous enseigne comme Maria Valtorta le déclare elle-même. L’enthousiasme de tant de lecteurs valtortiens, qui est certainement légitime, ne peut pas et ne dois pas aller contre la volonté explicite de l’auteur. En effet, bien deux fois Maria Valtorta avait fait appel à un avocat pour empêcher aux Pères Servites d’employer ses écrits en désaccord avec les indications de l’Eglise. Nous avons la même obligation.

8. Clarification de l’Évangile pour le temps présents et futurs : la Nouvelle Évangélisation
Comment pouvons-nous, alors, définir l’oeuvre de Valtorta ? Je crois, et c’est l’essence de ma thèse, que l’Oeuvre Valtortienne est une « Clarification de l’Évangile pour le temps présent et futur ». Clarification de l’Évangile. Ou, si vous le voulez, un « Commentaire miraculeux de l’Évangile ». C’est une posture nette et déterminée, oui ! Je considère qu’on peut, qu’il faut s’exprimer de cette manière, à condition d’expliquer ce que cette phrase comporte.
Il faut avancer droit sur la crête : ni cinquième Évangile, ni roman de fiction, mais une explicitation de l’Évangile ! Commentaire de l’Évangile pour la Nouvelle Évangélisation.
Il faut faire attention : il s’agit d’un commentaire qui s’appuie sur un Miracle. Et c’est celle-ci la clé de lecture à tester : un miracle, LES miracles. Celle-ci est la crête qu’il ne faut jamais abandonner.

9. Maria Valtorta est un Miracle Vivant;
A la base de tout, il faut dire que Maria Valtorta en elle-même est un miracle vivant. En 1942, selon les médecins elle avait moins de deux ans d’espérance vie. Mais elle vivra pendant 19 ans encore, des années de fatigues et de souffrances indicibles.
Bien sur que les médecins peuvent se tromper. Heureusement, dans ce cas. Mais les faits subsistent. Maria Valtorta raconte à plusieurs reprises qu’elle souffrait de 7 différentes maladies chroniques, plus d’autres mineures, qui allaient et venaient.

10. Une vie « normale »;
Dans les Quadernetti, dictée du 17 octobre 44, par. 44.4 de la version originale (version française à paraître dans les prochains mois chez le CEV-Centro Editoriale Valtortiano).
En même temps, la vie qu’elle a vécue était parfaitement normale. Malade ? Oui, et beaucoup ! Mais pas mentalement ! Son comportement a toujours été parfaitement logique et naturel. Les psychologues et les psychiatres qui l’on analysé concordent à ce sujet. Je cite ce que le Directeur de l’Hopital Psychiatriaque de Maggiano (Lucca), Professeur Giovanni Geminiani m’a dit :
« Celui qui dit que Maria Valtorta est folle, lui il est fou ». 
Son Autobiographie et ses lettres (pas encore traduites en français) témoignent d’un esprit parfaitement normal, tout en tenant compte des nombreuses maladies qu’elle devait supporter.
Même aux moments les plus terribles, par exemple entre avril et mai 1944, quand elle était déplacée à cause de la guerre et réfugiée à Sant'Andrea di Compito dans un grenier, ou quand elle eu l’expérience de la « nuit spirituelle », Maria Valtorta garda toujours sa normale façon de s’exprimer. Elle ne délire pas, elle ne fantasme pas, elle ne maudit jamais personne.
Sa conduite est tellement correcte qu’elle fait quasiment peur. Imaginez, on la laisse même de guet près de la fenêtre pour signaler la présence de soldats allemands…

11. La suite de maladies;
En plus de ses sept maladies chroniques majeures, d’autre crises se rajoutaient, provoquée par le froid, la chaleur, l’incapacité des médecins à trouver des thérapies adéquates. La douleur était sa compagne fidèle, toujours assumée et acceptée de bon gré.

12. La fatigue de l’écriture;
On pourrait faire une remarque un peu légère, du type : il ne faut pas exagérer, elle devait juste écrire et non pas faire le ménage… Mais réfléchissons, dans l’état physique actuel de chacun, si nous sérions en mesure d’écrire pendant dix, quinze, dix-huit heure de suite ou une nuit entière… assis sur un lit, avec un cahier sur les genoux, interrompus souvent pour des raisons futiles… tout en restant fraiches à la fin comme au début ! Dites moi si c’est faisable, si cela n’est pas humainement inexplicable.
Et attention, on a bien du dire qu’elle écrivait, mais à quelle vitesse ? De plus, dans le souci constant de tout décrire correctement, objectivement, dans le moindre détail.

13. Maria Valtorta est un miracle de sainteté;
En quoi consiste la sainteté ? En une vie chrétienne héroïque et cohérente ! En l’acceptation de toute chose dans un esprit d’humilité.
Quand on parle de charité et donc d’amour, il faut toujours l’associer à l’humilité. L’humilité est la colonne vertébrale de l’amour et en effet, Dieu qui est Amour, Il est aussi Humilité.
Maria Valtorta a toujours vécu volontairement dans l’humilité et l’amour. En pleine conscience.

14. Maria Valtorta a subi trois trahisons, qu’elle a vaincues dans la charité;
Ceux en qui elle avait le plus confiance l’ont trahi et abandonnée. Ils ont laissé croire qu’elle était une hystérique, une folle, une spiritiste. Mais ceux qui ont lu uniquement l’Évangile tel qu’il m’a été révélé ne peuvent pas le savoir, car dans les dix volumes rien n’apparaît de ce martyre supplémentaire.

15. La première trahison : celle de sa mère Iside
Iside, la mère de Valtorta, ne l’a jamais vraiment aimée. Pendant toute sa vie elle fit en sorte de l’inhiber. Le seul témoignage de son curé, Mons. Rocchiccioli, suffira pour comprendre :
« Le mois dernier j’y étais pour donner la communion à Maria. Sa mère m’a pris à part et m’a dit « ne revenez pas avant un minimum de 40 jours. Maria communie, mais pas fréquemment : seulement tout les 40 jours. ». (Albo Centoni, Ricordi di donne che conobbero Maria Valtorta, Centro Editoriale Valtortiano, à paraitre en langue française)
La persécution et l’incompréhension de sa mère arrivait jusqu'à ce point. Humainement et spirituellement aveugle, elle la trahit avec des tourments continus. Mais Maria la pardonna toujours et la pleura au moment de sa mort.

16. La deuxième trahison : le Père Romualdo Maria Migliorini
Celle du Père Romualdo Maria Migliorini des Serviteurs de Marie, son premier directeur spirituel, fit la trahison la plus douloureuse pour Maria Valtorta.
Il savait et il connaissait très bien, car il pouvait tout lire, tout ce qu’elle écrivait. Et pourtant il agit contre ses conseils, qui en vrai étaient les conseils de Jésus, quand il diffusa les écrits et l’identité de l’auteur sans permission. Loin de là ! Il était censé se taire jusqu'à la mort de Maria. Par la suite il arrêta même de lui faire confiance, et fini par privilégier les contacts avec une autre voyante assez controversée et, pour finir, il essaya même de lui interdire de disposer de son Oeuvre. Mais Maria Valtorta le pardonna, tout en restant ferme sur une conduite irréprochable.

17. Dora Barsottelli et Maria Valtorta
Afin qu’on me comprenne, il est nécessaire d’approfondir cet épisode. C’est le cas d’une voyante authentique qui dévie, et qui est mal accompagnée par son directeur spirituel. Je me réfère au cas de Dora Barsottelli, aujourd’hui méconnue et oubliée, mais qui à l’époque recevait un certain écho à Viareggio. Le Père Migliorini finira par trahir la mission de cette femme parmi les plus simples, à cause de sa vanité et de son amour-propre. Maria Valtorta essayera de le prévenir, mais lui il préfèrera Dora. Le résultat final est une catastrophe : le Père Migliorini sera éloigné par ses supérieurs et Maria Valtorta restera seule dans ce drame. Dora Barsottelli se livrera à des comportements discutables, jusqu’au retour de son mari après la guerre. Mais c’est désormais trop tard.

18. La troisième trahison : le Père Corrado Maria Berti;
A ce sujet il faut se tenir aux documents actuellement connus - sachant que tout n’est pas publié, comme par exemple l’archive du Père Berti, qui n’est même pas dans les mains du Centro Editoriale Valtortiano. On peut dire qu’on est redevable au Père Berti pour avoir veillé sur les écrits Valtortiens. Mais il faut aussi dire qu’il avait un penchant pour la parapsychologie, les médiums, fin, le spiritisme. Rappelons que Maria Valtorta abhorrait tout cela en tant qu’oeuvre du démon. Je pense que le père Berti aurait voulu que l’Oeuvre corrobore un certain spiritisme et qu’il croyait qu’à travers cela l’Oeuvre elle-même puisse obtenir plus de reconnaissance. Mais, ce faisant, il trahissait les intentions et les désirs de Maria. Dans deux occasions il se servit même de deux radiesthésistes, célèbres à l’époque, munis de leur petit pendule, pour démontrer que Maria Valtorta disait la vérité autour de la tombe de Saint Pierre. Ensuite il tenta de décider des sorts de l’Oeuvre sans l’accord de Maria Valtorta et, finalement, une fois morte, il pensa de faire rédiger une préface de 30 pages à la deuxième édition de l’Oeuvre par le Professeur Luciano Raffaele, le Secrétaire de la Société Italienne de Parapsychologie.
C’était la tentative de faire rentrer le « Poème de l’Homme-Dieu » (le titre italien de l’époque) dans un cadre teinté de spiritisme. Impensable ! Une véritable trahison de l’esprit Valtortien.

19. Et puis il y a les maladies;
De devoir supporter des maladies, même graves, n’est pas un signe de sainteté en soi. De les supplier non pas par masochisme mais par amour des hommes, cela si, il l’est. Elle souffrit de sept maladies majeures (mais aussi nombreuses autres d’ordre occasionnel) : lésion de la moelle épinière, myocardite, pleurite, tumeur des ovaires, cystite chronique (Maria Valtorta, Autobiographie, CEV), névralgie trigéminale, frappe du divin fléau (Maria Valtorta, Les Cahiers de 1944, CEV, au 12/11/1944).
Je vais citer un épisode qu’elle raconte dan son Autobiographie :
« Même mon curé dans un premier temps me proposa de m’accompagner gratuitement (à Lourdes). Mais, tout en lui étant reconnaissante, j’ai refusé. D'abord car, comme je l’ai déjà dit, cela serait une incohérence grave. On ne demande pas en arrière ce qui a été offert. Deuxièmement, je renonce à la grâce de la guérison, en faveur d’une autre personne malade et qui ne se résigne pas à la maladie » (Maria Valtorta, Autobiographie, CEV).
Elle décida ainsi de ne pas accepter la proposition et de rester chez elle.

20. Et puis la pauvreté;
Maria Valtorta était née d’une famille bourgeoise de la Lombardie, qui vivait dans une petite maison de Viareggio. Pour subvenir à ses besoins elle louait les deux chambres de l’étage à des vacanciers qui, mise à part l’héritage de famille, constituait sa seule source de revenus.
Elle avait eu une vie digne mais pas aisée.
Suite à la dévaluation qui résulta de la deuxième guerre mondiale, sa situation financière devint dramatique : elle vendit des biens de famille, comme par exemple le piano. Mais cela ne suffit pas. En fait, après 1945 elle commença à vivre de charité et à avoir du mal même à se payer les soins. Son chauffage pendant l’hiver consistait en quelques bouteilles d’eau chaude, qui parfois se cassaient dans le lit !

21. Puis il y a l’incompréhension;
Maria Valtorta fut incomprise, d’abord à cause de la diffusion prématurée des écrits de la part du Père Migliorini ; en suite elle le fut par la proximité d’une peu crédible voyante (Dora Barsotelli) dans la même ville; elle le fut aussi à cause de ses rapports avec Mère Gabriella, dont l’intention de fonder une nouvelle congrégation était très controversée ; elle fut aussi incomprise à cause du spiritisme de son cousin Giuseppe, ainsi qu’à cause de la méfiance des Serviteurs de Marie.

22. L’Oeuvre et les écrits furent un miracle;
Tout comme la vie de Maria Valtorta, l’ensemble de ses écrits et de son Oeuvre de référence - « l’Évangile tel qu’il m’a été révélé » - sont un miracle. Comme je le disais au début, LES miracles sont évidents. On parle ici de 13.193 pages manuscrites et des centaines de lettres.
Le tout écrit sans rature et sans notes préparatoires. Ce n’est pas un record, car il y a des auteurs New Age ou des spiritistes qui ont écrit plus. Mais le contexte est, dans ce cas, incomparable.

23. Les fondements scientifiques;
Ici je vais juste énumérer les travaux de Jean Aulagner, Liberato De Caro, Fernando La Greca, Emilio Matricciani, mais surtout celui de Jean-François Lavère, qui a l’honneur de nous avoir révélé la richesse de ces découvertes scientifiques. Toutes les données sont vérifiables en termes de géographie, histoire, etc. La science archéologique confirme tout ce qui est écrit dans les dix volumes de l’Oeuvre.

24. Quand ?
Il ne faut pas oublier les coordonnées spatio-temporelles. D’autant plus dans le cas de Valtorta. Elle écrivait pendant la deuxième guerre et peu après. Et où ? Juste en correspondance de la première ligne de défense ! C’est-à-dire que pendant un an elle a écrit sous les bombardements et puis durant la guerre civile italienne et les tensions subséquentes. Les routes détruites, les liaisons maritimes absentes et les vois ferrés hors service.
Impossible de voyager, surtout pour quelqu'un de si souffrant.
C’est dans cette situation qu’en 1946 les italiens durent faire un choix : Monarchie ou République ? La République gagna mais les divisions et les conséquences furent énormes.
Deuxième choix à faire, en 1948 : quel type de structure se donner ? Un Etat athée et communiste où plutôt libérale et ouvert à la religion ? On opta pour le deuxième mais, nonobstant la fin du parti communiste italien, les affrontements et la haine qui ont été semée à l’époque restent encore d’actualité.
Maria Valtorta subi tout cela. On sait que pour voter en 1948 elle risqua sa vie à cause de sa santé, et se faisant elle témoigna publiquement sa foi.

25. Où ?
On a dit que Viareggio est resté sur le front pendant un an, sur la ligne de défense de l’Axe qui traversait le pays jusqu'à l’adriatique (dite « ligne gothique »). Les nombreux combats, les rafles et les massacres furent terribles. La guerre prit fin seulement quand les Alliés purent percer. Entre-temps, en avril 1944, Viareggio avait été évacué et Maria était partie à 60 km, à Sant'Andrea di Compito, où elle vivat dans un grenier jusqu'au 23 décembre de la même année, en compagnie de souris qui parfois laissaient des excréments sur son lit. En outre, entre avril et mai, elle souffrit aussi la nuit spirituelle.
Malgré la dureté de ces temps, elle n’arrêta jamais d’écrire son chef d’oeuvre.

26. Comment ?
Peut-être que si elle avait eu que des dictées c'aurait été moins fatiguant pour elle. Dans ses visions elle voit, observe, écoute… Elle perçoit la température et les parfums. Elle décide quoi et comment écrire sur la base de cette expérience, et, si nécessaire, elle omet ou simplifie.
Elle fait ces choix, sans que personne ne la conseille : cela veut dire qu’elle était 100% présente et participative. Et nous savon, par son épistolaire, qu’elle arrivait à écrire pendant même 10, 15, 18 heures de suite ! Et toujours avec la même attention et le souci constant de ne rien négliger. Et tout cela nonobstant les maladies graves qui l’opprimaient. Comment pouvait-elle le faire sans l’aide de l’Omnipuissant ? Toute autre hypothèse à ce stade nous semble invraisemblable.

27. En combien de temps ?
L’Oeuvre a été entièrement écrite en six ans (entre avril 1943 et avril 1948), mais la rédaction de « L’Évangile tel qu’il m’a été révélé » a pris seulement trois ans et quatre mois : exactement la durée de la vie publique de Jésus… Serait-il par hasard ? Le fait d’être grabataire et gravement malade, assistée par la seule Marta Diciotti (la femme de ménage qui devient sa famille), ne lui empêche pas d’accomplir son Oeuvre.

28. La quantité des données vérifiables;
La quantité des donnés est impressionnante, d’autant plus car tout s’enchevêtre sans un projet préalable, ni un schéma ni des notes préparatoires, ni des consultations ou des conseils ni d’indications d’autres gents. Elle n’avait pas non plus accès à des bibliothèques ou à des universités, ni elle pouvait se procurer des livres ou des études spécialisés, ni des encyclopédies ou des rencontre avec des professeurs de n’importe quelle discipline et savoir. Rien, rien, rien. Seule dans sa chambre et dans son lit : un cahier sur ses genoux et un stylo-plume à la main. Et des heures et des heures à écrire, jour et nuit, été comme hiver. Même avec la chaleur torride de l’été de Viareggio.

On retrouve 736 personnages tous parfaitement cohérents sous le point de vue psychologique, dont 200 émergent assez bien dans les détails. Des centaines de lieux, monuments, même des cailloux, sont décrits avec la précision digne d’une observation directe. Et, qui plus est, il s’agit d’anticipations sur des découvertes archéologiques qu’on aurait faites longtemps après.

Même les cieux, oui, les cieux astronomiques sont exacts, ou la quantité de pluie décrite, qui est cohérente avec le climat palestinien (comme les Professeurs De Caro et Matricciani ont démontré).

29. La cohérence des données;
Le texte est totalement cohérent. Les personnages conservent leur manière de s’exprimer tout au long. Pareil pour la géographie et les routes, les noms des lieux et des gents, les descriptions : tout est cohérent. De même il en est des enseignements.
Donc il n’y a aucune rupture de la continuité spatio-temporelle des événements. On considère encore plus stupéfiante la cohérence chronologique des épisodes écrits en 1944, car ils ne sont pas consécutifs, c’est-à-dire qu’elle les avait reçus dans le désordre.
Cette cohésion interne au texte nous émerveille, d’autant plus car elle ne relève d’aucun schéma préparatoire.

30. La qualité des données;
La qualité des données est impressionnante. Ni d’erreur, ni d’excès, rien de superflu, seulement l’essentiel est décrit. Si Saint Benoît nous enseigne que la pratique de l’humilité exige mesure et sagesse dans l’usage des mots, cette attitude se manifeste proprement dans la minière dont Maria Valtorta s’exprime.
Je me pose alors une question : elle n’aurait pas exagéré avec ses descriptions minutieuses ?
Ce ne serait pas un indice de vanité ? Et non, car elle aurait préféré autrement, mais elle était censée tout parfaitement décrire dans le moindre détail : choses, personnes, dialogues. Si les lecteurs difficiles voulaient se méfier, cela aurait été leur problème.

31. La quantité des données;
La simplicité des descriptions est surprenante. En effet elle le déclare candidement quand quelque chose ne correspond pas à sa connaissance, comme par exemple la pyramide qu’elle voit à Matarea – une seule et non pas trois.

32. Elle raconte seulement ce qu’elle est en mesure de connaitre
Dans n’importe quel roman, l’auteur fait en sorte d’orchestrer les actions et les émotions d’un personnage pour faire comprendre sa psychologie et ses motivations, mais dans l’Evangile tel qu’il m’a été révélé cela n’arrive pas. Il suffit d’observer les actions de Judas.
Maria Valtorta essaye de saisir ses pensés à travers son expression et sa gesticulation, mais en vrai elle n’en a pas connaissance directe : elle ne peut que nous décrire les actions externes. Si tout écrivain fabrique ses personnages, mais Maria Valtorta au contraire ne le fait pas.

33. A grande vitesse;
Quand elle transcrit les dialogues, spécialement s’ils sont un peu confus ou toute le monde parle en même temps, elle omet le sujet : au lecteur de déduire. C’est un autre indice flagrant du fait qu’elle n’est pas en train d’inventer, mais seulement de transmettre. Elle n’a pas le temps, elle doit choisir entre le contenu et le sujet et alors des fois elle synthétise, ou saute le dialogue, comme si la scène lui échappait, et cela arrive assez souvent.

34. Des hypothèses à rejeter;
- Peut-il s’agir de l’écriture d’une hystérique, d’une schizophrène, ou de quelqu’un qui souffre d'un trouble de la personnalité multiple?
J’ai posé cette question à des psychiatres et à des psychologues. La réponse a toujours été la même : celui qui déclare que Maria Valtorta est folle, lui-même est un fou.
- Peut-il s’agir d’une oeuvre spiritiste ?
Non. Simplement puisque le résultat est trop détaillé et précis. Toutes les œuvres spiritistes sont plutôt théoriques et généralistes et quand elles rentrent dans le détail elles se trompent. Ce n’est pas donc le cas de Valtorta.
- C’est peut être une oeuvre New Age ?
Non plus. Le catholicisme empreigne toute l’oeuvre Valtortienne. Si l’on élimine la doctrine catholique plus orthodoxe de ces écrits, on ne retrouve presque rien d’autre.
- C’est peut être une oeuvre théosophique ou exotérique ?
Non, absolument pas. Il suffit de souligner comment Valtorta s’oppose à la réincarnation, alors qu’au contraire ces théories s’y appuient.
- Peut-il s’agir d’une oeuvre fantastique ou de fiction ?
Il y a trop de précision factuelle pour qu’on puisse parler de fiction. Le réalisme de l’Oeuvre dépasse toute idée d’invention.
- Une dernière hypothèse à la mode : une écriture d’origine aliène ?
Absolument pas, car on n’y retrouve aucune référence, ni d’extraterrestres, ni de symbolique de ce type.
- Peut cette Oeuvre, enfin, être une construction élaborée par le père Migliorini, le Père Berti, le Père Roschini et d’autres Servites de l’Université Marianum ?
Non, non plus : le peu de temps employé, la complexité, l’absence d’erreurs et de notes, le manque de révision sont tous des éléments incompatibles avec cette théorie.

35. Quelle est la « demeure » de Maria Valtorta ?
On doit l’affirmer avec force : Maria Valtorta demeure au cœur de l’Église, l’Église Catholique, Apostolique, Hiérarchique, Romaine et Persécutée.
C’est là où elle veut qu’on la cherche et on la trouve. Maria Valtorta n’a jamais voulu se mettre en avant. Elle n’a pas proposé des nouveaux dogmes, mais seulement un grand enthousiasme à faveur des vérités éternelles. Elle parle d’une Nouvelle Évangélisation bien avant Jean Paul II. Elle aime l’unité doctrinale et elle combat le spiritisme, le rationalisme, le modernisme, le paganisme naziste ainsi que l’athéisme communiste avec toutes ses forces.
On peut dire que c’est paradoxal, mais ce n’est pas son orthodoxie catholique qu’il faut mesurer, mais celle de ses détracteurs !

36. Première conclusion : c'est une invitation à la recherche;
Pour tous ceux qui veulent approfondir, « L’Évangile tel qu’il m’a été révélé » est comme une planète inexplorée. On est face à deux options : l’une c’est de s’en servir à des fins personnelles, et l’autre c’est de se laisser changer la vie et de poursuivre dans la lecture, l’étude, la recherche, et encore l’étude. C’est la seule façon d’annoncer ce don pour l’Eglise et les chrétiens, un don à l’Italie (la langue originale présente même des expressions dialectales de Florence et Viareggio) et au monde, à tous les hommes de bonne volonté.

37. Deuxième conclusion (c’est ma thèse) : il s’agit d’un miracle, ce qui a des conséquences;
Cette deuxième conclusion je dois l’assumer personnellement, car elle est la mienne. Il s’agit d’une hypothèse de recherche fondée sur des données vérifiées, mais dans laquelle l’Église n’est pas impliquée. Je vais résumer ma position par rapport aux éléments que je viens d’énumérer : L’Oeuvre Valtortienne est une explicitation miraculeuse de l'Évangile. C’est un commentaire prodigieux de l'Évangile. En conclusion, la seule définition qui soit proportionnée au contenu de L'Évangile tel qu’il m’a été révélé est celle de miracle. Autrement dit, l’intervention du « Doigt de Dieu » est évidente dans ces textes. Mais cela ne nous autorise pas à tirer des conclusions injustifiées, car l’exagération produit toujours de l’indigestion. On exclue donc le roman de fiction et on ne parle pas de cinquième Évangile.

38. Troisième conclusion : un miracle dans le sens d’une révélation privée;
Il s’agit d’une révélation privée, selon laquelle l’Église peut se prononcer par rapport à l’absence d’erreurs dogmatiques ou morales. Après la mort de Jean l'évangéliste, le dernier apôtre, la Révélation publique est close et définitive, donc l’Église ne peut pas considérer l’Oeuvre de Valtorta comme en faisant partie. Le miracle peut affirmer sa valeur, mais ne pas lui donner le statut de cinquième Évangile.
Si l’on pense aux apparitions de Fatima, la vérité du message a été corroborée par le miracle du soleil, puisqu’il s’est vraiment passé. Il en est de même de l’oeuvre Valtortienne : ce sont les miracles qu’on vient de décrire qui prouvent qu’elle est véridique. Le miracle des écrits valtortiens réside dans l’authenticité des donnés vérifiés par la science. Si quelqu'un se demande comment cela est possible, il faut répondre que Dieu a fait cela. C’est la preuve de l’action de Dieu.

39. Quatrième conclusion : les conséquences;
Si l’oeuvre de Maria Valtorta est un miracle, son importance augmente. Tout comme les commentaires des Pères et des Saints sur l’Évangile canonique, ces écrits méritent d’être approfondis. En vertu des miracles qui l’accompagnent, « L’Évangile tel qu’il m’a été révélé » est un commentaire divin de l’Évangile : non pas simplement des beaux mots qui réchauffent le cœur, mais des paroles soutenues par le doigt de Dieu, Qui veut me parler.

40. La place de Maria Valtorta parmi les mystiques;
Normalement on parle d’un triptyque qui inclut Maria d’Agreda, Catharina Emmerich et Maria Valtorta. En effet la quantité des écrits et leur contenu se ressemblent.
Mais je préfère deux autres ressemblances, peut-être moins flagrantes : l’une avec Sainte Marguerite Marie Alacoque (donc les Jésuites et Saint Claude de la Colombière) avec les révélations du Sacre Coeur, et l’autre avec Sainte Faustine Kowalska (et à coté d’elle Saint Jean Paul II), c’est-à-dire les révélations privée de la Divine Miséricorde.
Maria Valtorta, qui aurait du être soutenue par les Pères Servites et qui malheureusement ont refusé leur mission, nous a donné des révélations privées de la Divine Miséricorde en action parmi les hommes. Je veux dire par cela que c’est la lignée de la Miséricorde de Dieu qui relie ces femmes, et non pas la qualité ou la quantité de leurs écrits.

41. Fin
Que nous dit aujourd’hui « L’Évangile tel qu’il m’a été révélé » ?
Dans l’épisode du Gethsémani, au chapitre 602, Jésus réveille pour la troisième fois Pierre, Jean et Jacques :
« Levez-vous !». 
Il leur dit :
« Pendant que Satan arrive, montrez à celui qui ne dort jamais et à ses fils que les fils de Dieu ne dorment pas !».
C’est la Nouvelle Évangélisation, à laquelle nous sommes appelés aujourd'hui !

Laudetur Jesus Christus !
…Amen


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