Y-a-t-il eu une ou deux multiplications des pains ? - Jean-François Lavère



Dans les Tomes sur l'Enigme Valtorta, le texte de Jn 6, 01-13 et Jn 6,16-21 est mis justement en parallèle avec les trois premiers Évangiles (nommés Évangiles synoptiques) pour la première multiplication des pains (Margziam : les cinq pains et deux poissons).
Cependant, comme cet épisode est daté du 28/8/28, comment le concilier avec Jn 6,1: "Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche." ? 
La seconde multiplication des pains proche du 22/2/29 semble mieux calée avant la fête de Pâques, et vous y avez placé le discours sur le pain du Ciel (suite Jn 6,22-72), mais la description de cette seconde multiplication est différente. 
Peut-on penser qu'il y a eu un ajout postérieur d'un auteur ?E.S.

Réponse de JF Lavère :

Comme vous le savez certainement, la chronologie de la vie publique de Jésus, telle qu’elle ressort du texte de Maria Valtorta, résulte de plusieurs milliers de détails concordants. En resituant tous les événements mentionnés par les évangiles dans leur contexte chronologique, l’Evangile tel qu’il m’a été révélé apporte une réponse logique à bien des questions que se posent les exégètes.

Les différents récits de la multiplication des pains ont fait l’objet de nombreux commentaires et diverses spéculations. Assez naturellement les commentateurs rattachent le récit de Jean (Jn 6,1-13) et celui de Luc (Lc 9,10-17) avec la première multiplication de Matthieu (Mt 14,13-21) et Marc (Mc 6,32-44), avec laquelle leur récit présente des points communs.

Il est possible alors, à la suite de St Hilaire, St Jérôme ou Bède, d’en déduire qu’il n’y eut qu’une seule multiplication, et que Marc ou Matthieu avaient voulu donner une seconde tradition d’un seul et même événement. C’est encore aujourd'hui la thèse défendue par l'école biblique de Jérusalem et par un certain nombre d'exégètes. Pour ma part, je me rallie sans hésitation à l’opinion de St Augustin et de St Thomas d'Aquin, concernant deux miracles distincts, tels que les rapporte aussi Maria Valtorta.

En rédigeant il y a quelques années déjà le second tome de l’Enigme Valtorta, j’ai été confronté aux apparentes contradictions du récit de Jean, et dans une moindre mesure de celui de Luc.

J’en avais alors déduit que Jean et Luc avaient choisi non pas de rapporter uniquement le premier miracle, mais en fait plutôt de « fusionner ces deux miracles très semblables en un seul récit », ce qui n’est pas tout à fait la même chose...

Jean situe la multiplication « sur l’autre rive », « peu avant la Pâque », et juste avant le discours sur le Pain de Vie, ce qui correspond au second miracle. Mais il la situe aussi juste avant que Jésus ne marche sur les eaux, et en mentionnant la présence d’André et d’un jeune garçon (Margziam), ce qui se rapporte manifestement au premier miracle. J’avoue ne pas avoir poussé plus loin ma réflexion, mais il me semble plausible que Jean, (qui de l’aveu même de Jésus dans l’œuvre, n’avait pas le soucis de la chronologie), ait pu puiser dans ses souvenirs des deux miracles et décider de les décrire comme un fait unique, puisque la symbolique reste la même...

Personnellement je ne doute pas un seul instant que saint Jean soit l’unique rédacteur de son évangile, et à ma connaissance il n’y a rien dans l’œuvre de Maria Valtorta qui puisse laisser supposer autre chose.

JF Lavère


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